Aymeric Le Brun

Posté le : 4 novembre 2019
Dans : Cycles Meral

CYFAC a failli disparaître. Et si c’était arrivé, c’est sûr, MERAL ne serait jamais ressuscitée. La nouvelle n’aurait sans doute pas fait la une des grands journaux. Dans les années 2000, déjà, la fermeture de PME relevait de l’ordinaire, voire pour certains d’une modernité nécessaire. L’histoire aurait donc pu être tragiquement banale, avec son lot d’ouvriers sur le carreau, mais c’est tout le contraire qui s’est passé, comme dans un film de Capra, sans oublier le happy end.

Ne tournons pas autour du pot, Aymeric Le Brun a sauvé la boîte. Cinq ans à peine après être entré chez CYFAC, tout fraîchement diplômé d’un DESS d’Economie du Sport pour seconder Francis Quillon, il l’a rachetée alors qu’elle était mise en vente par le Tribunal de Commerce. Un pari gonflé. Dix ans plus tard, CYFAC a su se réinventer et ne cesse de progresser , tout en prenant grand soin de garder les pneus sur terre.

Dans l’industrie du cycle, c’est par le carbone qu’est arrivé le grand chamboulement et les difficultés pour des artisans comme CYFAC. Pour l’aluminium et le titane, l’entreprise avait su s’adapter, mais Francis Quillon savait cette fois la marche trop haute. CYFAC a donc rejoint un puissant groupe industriel, le groupe Alvarez, pour l’épauler et lui permettre de prendre le coûteux virage technologique, mais patatras : c’est la maison-mère, elle-même, qui va finir par se trouver dans la panade, et entraîner par conséquence sa petite filiale dans les soucis.

Comme dans tous les contes, la magie tient pour beaucoup aux personnages. La passion du gamin Le Brun n’a pas échappé au père Quillon, sans quoi les deux n’auraient jamais fait la paire. À l’heure de l’entretien d’embauche, Aymeric a dû mettre en avant son titre de champion du Val d’Oise, fût-ce chez les mini-poussins, et lorsque Francis a voulu le coincer, il est tombé sur un os avec ce jeune intello incollable sur le moindre palmarès du plus petit coursier.

Le temps a beau avoir passé, au révélateur de la première rencontre on situera sans hésiter Aymeric du côté des gentils, la vanne en bandoulière, preuve que l’humour et le bon caractère s’accordent parfois avec le sens des affaires. Dans le monde des artisans, CYFAC est le plus gros. Beaucoup chercheraient à en jouer, mais son patron estime que ça lui donne tout au contraire plus de responsabilités. Que les autres sont des confrères avant d’être des concurrents. Que donner le coup de main permet de faire grandir le pot commun. Que l’intérêt général sert l’intérêt de chacun, et que tout ça n’est pas des paroles en l’air et encore moins du cinéma.

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